Un bilan mitigé des synodes régionaux
par Eric Perrier, pasteur EPUdF missionnaire dans l’Est
Du 4 au 20 novembre 2016, les synodes régionaux des 8 régions et de l’Inspection de Paris se sont réunis avec pour sujet principal la 2ème version de la Déclaration de Foi pour notre Eglise.
Comme vous avez été nombreux à débattre de ce sujet dans les rencontres régionales « attestantes » et à prier pour les synodes, il a semblé légitime de vous rendre compte des avis synodaux.
Le moins que l’on puisse dire est que les résultats ont été très partagés. 6 régions sur 9 ont rejeté le texte des rapporteurs nationaux, 3 régions ont proposé un nouveau texte sur la base de la proposition nationale, 1 région a voté une contre-proposition d’inspiration libérale, 1 seule région a accepté le texte avec vote en annexe des améliorations souhaitées.
Nombreux ont été ceux qui ont demandé que la résurrection soit explicitement nommée. Plusieurs ont signalé la signification ambiguë de « Dieu s’est laissé atteindre par le mal ». De même la Concorde de Leuenberg a été souvent vu comme une référence obscure.
Quelques régions désirent une valorisation soit des écrits vétéro-testamentaires soit de la Bible dans son ensemble ; cependant ces commentaires apparaissent surtout comme l’expression d’une minorité.
Lorsqu’une région a rajouté l’appel à « vivre dans la foi et la justice de Dieu » et une autre « l’appel à la conversion », ces énoncés restent bien marginaux.
Je signale le texte voté par la région parisienne, qui a réécrit la déclaration de foi dans un langage plus simple et « coulant ». Non, il ne comble pas tous les manques relevés dans les rencontres régionales des attestants. Il aurait éventuellement pu constituer le texte qui fasse consensus dans notre Eglise. Mais c’est trop tard et je ne vois pas comment la 2ème version de la Déclaration de Foi résisterait plus que la première à un avis globalement négatif.
Je ne peux terminer sans relever que 3 régions ont proposé de prendre la Déclaration d’Union comme texte liturgique officiel et d’engager un nouveau travail pour un document destiné à un large public. On pourrait se réjouir de cette ouverture qui s’inscrit dans la volonté de témoignage de notre Eglise si un doute ne subsistait : alors que nous avons tant de mal à déterminer ce que nous croyons, arriverons-nous à offrir un « texte-témoignage » pour tout public ? Le risque est grand de se limiter à de grands idéaux sociétaux ou bien de rédiger un texte tellement lisse qu’il finisse par témoigner plus de nos manques que de ce qui nous fait vraiment vivre en Christ. Mais peut-être est-ce la difficulté qui ressort de toute notre démarche synodale : de quoi et de qui voulons-nous témoigner ?