La divinité de Jésus aux oubliettes ?

Le projet de déclaration de Foi de l’EPUdF ne mentionne pas la divinité de Jésus. Il est vrai que certains lui contestent cette identité… Est-il acceptable de laisser un tel flou en éludant la question pour préserver le consensus ? Je voudrais donner mon point de vue sur ce sujet qui est pour moi de la plus haute importance théologique et spirituelle.

 

Une vérité biblique explicite

 Le Nouveau Testament va droit au but :  l’épître aux romains parle de Christ comme du «Dieu béni éternellement» (Romains 9, 5), l’épître à Tite évoque Jésus Christ comme «Grand Dieu et Sauveur» (Tite 2, 13) et le disciple Thomas s’exclame face à Jésus ressuscité : «Mon Sauveur et mon Dieu !» (Jean 20, 28).

 

Quelques conséquences capitales pour un chrétien

  • Jésus est légitime à être adoré ainsi que l’ordonne le Père (Hébreux 1, 6 par exemple), sauf à penser que Dieu recommande d’adorer un homme, même un super prophète et encourage ainsi l’idolâtrie… (Matthieu 4, 10)
  • Tu peux faire entièrement confiance à Jésus pour te pardonner et te sauver parce qu’il est Dieu lui-même. Si Jésus n’est pas Dieu mais que tu places ta foi en lui, tu mets ta confiance dans un homme et c’est au minimum une grave illusion. (Esaïe 43, 11)
  • Que s’est-il passé sur le mont Golgotha ? Dieu a t-il passivement laissé torturer un homme pour satisfaire sa justice ou a t-il supporté dans son être même cette abominable souffrance par amour pour l’humanité ? Reconnaître ou non la divinité de Jésus te place devant cette alternative : Dieu est soit un méchant bourreau, soit Celui qui t’offre Sa justice et Sa vie. (2 Corinthiens 5, 19-21)
  • Si Jésus s’est laissé adorer sans contester (Matthieu 14, 33 ; Luc 24, 52 ; Jean 9, 38 ; etc.), il faut en conclure qu’il était soit fou, soit manipulateur, soit Dieu. Je te conseille de résoudre cette question si tu cherches la légitimité de l’autorité de toutes les paroles, conseils, interpellations et exhortations de Jésus.
  • Peut-être pries-tu au nom de Jésus (Jean 14, 13) et as-tu été baptisé au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit selon ce que Jésus a commandé à ses disciples…(Mt 28, 19) Comment le nom d’un homme pourrait-il avoir autant de puissance ?

 

Pourquoi est-il indispensable de clarifier ce sujet dans notre nouvelle Confession de Foi ?

Parmi nos contemporains, beaucoup ont déjà une très bonne opinion de Jésus et trouvent en lui un homme génial et prophétique (des humanistes, des musulmans, des hindous, des athées…). Ce sont mes frères en humanité, parfois mes amis ou mes familiers et ils sont tout à fait libres de ne pas croire en mon Dieu. Toutefois, j’ai envers eux la responsabilité de les informer de la foi chrétienne avec bienveillance, douceur et respect en témoignant que : «Jésus est mon sauveur et mon Dieu». Par respect pour eux, comment pourrais-je cacher ce qui fondamentalement caractérise et définit ma foi ? Aurais-je peur de la différence au point de dissimuler ainsi la particularité fondatrice de la foi qui m’anime ?

Enfin, je terminerai par l’argument le plus décisif à mes yeux. La divinité de Jésus, avec ses conséquences, constitue l’apogée de la Révélation de Dieu. Comment tiendrais-je devant lui en présentant une Confession de foi qui méprise ainsi le coeur de son identité ?

Pour toutes ces raisons et bien d’autres encore, il est impératif que notre confession de Foi s’aligne ici sur le témoignage des Ecritures et l’enseignement constant et unanime de toutes les grandes traditions chrétiennes..

Julien Coffinet