Constitutionnalisation de l’IVG : d’autres voix protestantes

Déclaration conjointe des Attestants et de la Fraternité de l’AN.C.R.E.

La Présidente du Conseil national de l’Église Protestante Unie de France (EPUdF) et le Président du Conseil de l’Union des Églises Protestantes d’Alsace et de Lorraine (UEPAL) ont récemment publié un communiqué commun au sujet de l’inscription dans la constitution
de la liberté de recourir à l’avortement(1). Intitulé Les protestants ne sont pas « contre »
l’avortement, il fait suite à une déclaration du Président de la Fédération Protestante de
France (FPF) le 22 janvier(2) et à une déclaration du CNEF le 1er Mars(3).
Nous ne nous reconnaissons pas dans ce communiqué et nous nous interrogeons sur sa
légitimité à représenter l’ensemble des protestants de France. Cette prise de parole semble
en effet balayer d’un revers de main la complexité du sujet, et par là-même toute possibilité
de divergence théologique. Pourtant, au sein même de l’EPUdF et de l’UEPAL, tout comme
au sein du protestantisme évangélique, existent des convictions bien différentes de celles
énoncées par les signataires, convictions qui représentent plus que de simples nuances.
Contrairement à ce que laisse penser ce titre malheureux, nombre de protestants luthéro-réformés, qu’ils adhèrent ou non à la nécessité d’une loi permettant d’avoir un accès libre et encadré à l’avortement dans des situations de détresse, ne peuvent dire qu’ils sont « pour ».
Pour eux, l’avortement n’est jamais un acte anodin, souvent une souffrance, un drame qui
vient mettre un terme à la vie. C’est bien l’esprit de la loi Veil de 1975. Nous voulons ici
rappeler qu’avant d’être une réalité à laquelle nous devons nous ajuster, la vie est un don de
Dieu à respecter et à honorer de son début à sa fin.
Comme le faisait la FPF en 2021(4), nous nous inquiétons de la banalisation de l’Interruption
Volontaire de Grossesse et de la possible remise en cause de la clause de conscience du
personnel médical. Nous appelons également à ce que des moyens plus importants soient
mis en place pour accompagner et soutenir les femmes, et proposer des alternatives à ce
qui reste un recours ultime.
Nous prions que par fidélité au Christ nos Églises puissent rester des lieux d’accueil,
d’écoute et de parole pour chacune et chacun, et que, par la même fidélité, elles résistent à
la tentation de se conformer à la pensée dominante, car là n’est pas leur vocation. Leur joie
est de servir leur Seigneur, Dieu de la vie, dans l’attention aux plus fragiles.

Les Conseils d’Administration
des Attestants et de la Fraternité de l’A.N.C.R.E

 

1https://epudf.org/actualites/communique/les-protestants-ne-sont-pas-contre-lavortement

2https://www.lefigaro.fr/flash-actu/ivg-le-president-de-la-federation-protestante-juge-inopportun-l-inscription-dans-la-constitution-20240122

3https://www.lecnef.org/articles/143042-constitutionnalisation-de-l-ivg

4https://www.protestants.org/wp-content/uploads/2023/10/Reflexions-et-interpellations-protestantes-IVG-Texte-definitif.pdf

Une réflexion au sujet de « Constitutionnalisation de l’IVG : d’autres voix protestantes »

  1. Nous n avons pas vocation à soutenir des idéologies et des politiques guidées par des intérêts électoraux ou lobbyistes rejetés par l evangile . Je soutiens votre opinion et je préfère faire réfléchir nos concitoyens et nos politiciens décident sans prévenir sous l influence de lobby

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