Propositions de modifications 2ème version de la déclaration de foi
- Appartenant à la famille des Églises issues de la Réforme du 16e siècle, l’Église protestante unie de France est née dans l’esprit de la Concorde de Leuenberg. Elle se reconnaît héritière des confessions de foi de l’Église ancienne et des textes fondateurs luthériens et réformés. Elle les soumet à l’autorité de la Bible, porteuse de la révélation de Dieu et de sa volonté. Elle y découvre l’Evangile, la Bonne Nouvelle de Dieu qui vient à la rencontre des être humains pour les délivrer du mal et les sauver de la mort. Cet Evangile inspire au quotidien la vie chrétienne et invite les croyants à devenir des témoins en parole et en acte.
Commentaire : Nous précisons le statut de l’Ecriture, qui fait partie des fondamentaux de la foi protestante. La notion vague de libération est précisée. Enfin, c’est l’Evangile et non l’Eglise qui nous appelle au témoignage et l’inspire.
- Avec les premiers chrétiens, l’Église Protestante Unie de France croit que Jésus-Christ est la Parole éternelle de Dieu, incarnée ; en Jésus de Nazareth, annoncé par les prophètes et reconnu comme le Christ, Dieu le Père a dévoilé pleinement son amour pour les êtres humains. Sans mérite de leur part, il les accueille tels qu’ils sont, les appelle à changer de mentalité et de vie et leur offre le pardon à travers le sacrifice de Jésus, son Fils. Par la foi, ils deviennent enfants de Dieu et reçoivent une liberté nouvelle tout en continuant de vivre dans un monde déchiré par la réalité du mal et du péché, éloigné du Dieu créateur et de sa promesse de vie.
Commentaire : Cette formulation cherche à corriger une vision de la réconciliation qui magnifie la grâce de Dieu au point d’abandonner la réponse à laquelle Dieu appelle explicitement l’homme dans le NT. C’est aussi l’occasion de dire que la réconciliation ne nous laisse pas intacts mais nous transforme en profondeur. Le texte proposé introduit l’incarnation du Christ, la paternité de Dieu, la notion de pardon, la foi. Il supprime la mention du gémissement du monde, qui est sortie de son contexte de Romains 8 (les douleurs de l’enfantement). De même que l’adjectif « glorieuse » accolé à « liberté », peu compréhensible hors du contexte de Romains 8,21.
- L’Église croit fermement que, par la mort scandaleuse du Christ sur la croix, Dieu a vaincu le mal et réconcilié le monde et les humains avec lui-même. La résurrection de Jésus-Christ atteste que Dieu nous ouvre un avenir au-delà même de la mort. Par la foi, le croyant meurt à lui-même et reçoit le souffle de vie, l’Esprit saint. C’est ce souffle de Dieu qui instaure ici et maintenant le règne nouveau annoncé par Jésus, dont chaque croyant devient l’ambassadeur dans l’attente de son plein accomplissement.
Commentaire : la notion centrale de résurrection n’est pas clairement énoncée dans la 2e version. L’oeuvre de l’Esprit Saint est ici soulignée, ainsi que la dimension de l’espérance et du règne pas encore pleinement accompli. L’expression obscure « Dieu s’est laissé atteindre par le mal » est supprimée.
4. L’Eglise est la communauté de ceux qui suivent Jésus-Christ. La grâce de Dieu lui permet de passer sans cesse de la peur à la confiance, de la résignation à la résistance, de la désillusion à l’espérance. L’Eglise reçoit cette grâce dans l’écoute de la Parole de Dieu, et la célébration du baptême et de la Cène. Par la prière, la vie communautaire, l’annonce de l’Evangile et la solidarité à l’égard des démunis, elle témoigne que Dieu est proche des humains.
Commentaire : Il manquait une définition de l’Eglise, ainsi que sa vocation missionnaire. « Démunis » remplace ‘ »petits », qui est un terme technique repris, hors contexte, de l’Evangile de Matthieu. « Qui chemine » est remplacé par « proche » pour ne pas verser dans l’idée de Dieu qui se fait tout à tous en oubliant l’appel qu’il nous adresse à devenir ses enfants.
5. Parce que Dieu se soucie de toutes ses créatures, l’Eglise est appelée à porter remède aux détresses existentielles, spirituelles, sociales, politiques et écologiques du monde.
Commentaire: ce paragraphe pourrait être réuni au précédent. La diaconie est ici déconnectée du témoignage. Le texte omet que c’est la préparation du règne de Dieu, qui donne perspective à la diaconie.
6. En témoignant de la réconciliation, l’Eglise protestante unie de France se sait entourée d’une nuée de témoins. Elle se reconnaît, parmi d’autres, comme l’un des visages de l’Église universelle. Sachant ses forces et ses faiblesses, elle atteste avec humilité que la vérité dont elle vit la dépasse constamment.
Commentaire: « ce » service de réconciliation réduisait indûment le ministère de la réconciliation à la diaconie. De plus, cette réconciliation n’est pas l’oeuvre de l’Eglise mais de Dieu en Jésus-Christ. Enfin, l’Eglise n’a pas à s’auto-déclarer humble, sous peine de ne plus l’être !
7. A Dieu qui a le pouvoir de faire infiniment plus que tout ce que nous demandons, par la puissance qui agit en nous, nous disons notre reconnaissance : Grâces soient rendues au Dieu Père, Fils et Esprit Saint ! Amen
Commentaire: il vaut mieux s’inspirer, pour la doxologie, d’Ephésiens 3,20-21, comme la déclaration de 1938. Nous voulons terminer par une confession trinitaire.
Commentaires
Une réponse à “Propositions de modifications 2e version de la déclaration de foi”
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